Je ne connais pas Pierre Soletti, je n’ai jamais rien lu de lui, mais voilà une plaquette qui traverse mon ciel comme une météorite… Poèmes brefs, incisifs, dont l’écriture emprunte certains de ses mirages au surréalisme : « Stryges défiant les limites de l’horizon ». Emploie-t-on encore le mot stryge dans l’univers impitoyable de la communication? Que peut bien désigner ce mot dans un monde dominé par le CAC 40, le boursicotage et l’arnaque généralisée? Je me réjouis qu’un poète aujourd’hui ose emprunter de tels chemins non balisés. La poésie surgirait alors des « intervalles entre la parole et le vide ». Oui, le vide : il faudra un jour réhabiliter le vide dans cette société pleine à craquer de choses et de notions inutiles. Pierre Soletti, à sa façon, nous ramène à l’essentiel et il le dit avec élégance et un rien de mystère. J’aime aussi ce vocabulaire riche et rare, à l’opposé du médiocre lexique utilitaire que nous impose le marché (sans doute pour nous faire perdre l’habitude de penser par nous-mêmes). Beau dialogue entre les poèmes et les « empreintes » d’Emmanuelle Van Winsberghe.
Lucien Wasselin
Année de parution: 2005
Éditeur: Rafael de Surtis
Collection Pour une Terre interdite
ISBN : 2-84672-048-7
48 p. non foliotées
19 x 12 cm
100 g
contient 7 empreintes d’Emmanuelle Van Winsberghe
postface de Jean-Christophe Belleveaux
12 €