Pierre Soletti préfère marcher à côté des rails ou s’en écarter plutôt que de se poster sur les quais en ayant les yeux constamment braqués sur l’horloge et les panneaux lumineux. Il aime voyager léger et a besoin, pour ce faire, d’un regard vif et libre. Trouver un arbre migrateur (le palétuvier), guetter les brusqueries du vent derrière la vitre ou s’imaginer l’étonnement d’une flaque d’eau qui voit la mer déferler et l’anéantir en un éclair sont quelques unes des surprises qui l’aident à traverser ses jours en pointillés avec pour seuls titres de voyages des poèmes brefs et spontanés. Il y dit ses étonnements ou ses désenchantements. Sans s’épancher mais avec lucidité.
« la vie parfois
ressemble à un sale type
qu’on a envie d’attraper
par les oreilles
& de secouer
secouer
secouer
jusqu’à ce qu’il en tombe
quelque chose »Ce voyage, il ne le réalise pas seul. Amélie Harrault illustre et anime à sa manière (ombres, portraits, décors ou intérieurs saisis dans leur réalité) ces instants de vie en les faisant bouger sous nos yeux. La réalisatrice et scénariste de Mademoiselle Kiki et les Montparnos trouve dans les textes de Pierre Soletti (où les arrêts sur image sont permanents) un univers qui ne pouvait que l’enchanter.
Jacques Josse – Remue.net, le 14 août 2012
Année de parution: 2012
Éditeur: Les carnets du dessert de lune
ISBN 978-2-930265-83-7
Couverture couleur
Dos carré
40 p. n&b
20 x 14 cm
60 g
illustré par Amélie Harrault
7 €