Ouvrage en quadrichromie accompagné d’un vinyle 33 tours.
URGENT !!! volume 3 est le fruit d’une rencontre croisée entre musique improvisée, écriture spontanée & arts plastiques en temps réel. Cette manifestation est le troisième volet d’un cycle de création in situ, impulsé par Patrice Soletti et réalisé au Centre International d’Art et du Paysage de Vassivière les 14, 15 et 16 août 2013.
Ce livre-disque est le résultat sans retouche des concerts et poèmes réalisés en direct sur ces trois jours.
Avec : Julien Blaine, Fabrice Caravaca, Pierre Soletti (création textes)
Guigou Chenevier, Norbert « Touski » Lucarain, David « catman » Taieb, Catherine Jauniaux, Patrice Soletti, Emmanuel Cremer (création musique)
Erwan Soyer (création visuelle) et Studio boncaillou pour la conception graphique.
Année de parution: 2018
Éditeur: Dernier Télégramme – L’oreille électrique
ISBN : 979-10-97146-07-8
64 p.
31 x 31 cm
640 g
26 €
Extrait de la préface :
Il y a des îles où poser ses valises est un danger délicieusement ardent. Où des artistes incandescents illuminent nos plafonds le temps de quelques notes. Des notes prisent par des poètes ou jouées par des musiciens. Les notes s’emmêlent et c’est ici la magie de l’urgence. L’urgence de vivre son poids sur terre. Son poids de l’être, de lettres, de notes. De terre, d’eau, d’air et de feu. Et l’île de Vassivière était le lieu idéal à ce moment précis. « Est-ce que lorsqu’une chose a existé un jour, cette chose existe pour toujours? »* Bien sûr que oui. Des artistes ont changé la vie, même de ceux qui ne les ont ni lus, ni vus, ni entendus directement. Leur puissance d’imagination a une action sur le monde. À quoi bon sinon? L’imaginaire est un lieu qui existe, résiste et échappe à la loi du marché, aux ordres établis et à la banalisation de la magie d’être au monde. Car c’est tous les jours que nous venons au monde. Les artistes savent ça. Il est des porosités où l’imaginaire passe furtivement dans le tangible. Il y a des vibrations qui repoussent les limites des possibles. Qui remettent les accents à leur bonne place. Et qui n’est pas toujours la même. Qui libèrent la liberté des cages. Qui sculptent de nouveaux paysages qui pourtant étaient déjà là mais que l’on ne voyait pas. Que l’on ne croyait pas. Ouvrir les yeux par les oreilles et les oreilles par des notes, écrites ou dîtes ou jouées, a été l’ambition d’un petit groupe d’énergumènes que j’ai eu le privilège d’observer et de côtoyer pendant 3 jours et 3 nuits au Centre International d’Art et du Paysage. Il y a des valises où poser son île l’espace d’un instantané. Où se laisser dépeigner les préjugés – taboo portant –. Des humains se sont réunis pour ajouter du réel au réel. Pour penser. Agir. Réagir. Les concerts démarrent et les murs soudain se fissurent, créent la brèche salvatrice qui laisse apparaître l’autre réalité, la vraie, rêvée, encore plus réelle que l’autre. La terre, berceau du cercueil, se transforme en pirogue pour un voyage intemporel. Les autres éléments en font de même. L’envivrement extremum.
Pierre Soletti
*Auguste ne sait plus grand-chose du monde (éditions Ecrits des Forges / Collection déplacementS)